Directeur de la solution ACCEO et membre historique de l’AFPAPH, Julien Allart nous partage aujourd’hui les évolutions constatées au sein de l’AFPAPH et sa vision de l’accessibilité numérique.

■ Pourriez-vous me parler d’Acceo-Tadeo et des services que vous proposez ?

Il faut savoir qu’avant que les solutions Acceo-Tadeo ne voient le jour, tout a commencé avec la création de DELTA PROCESS en 1993, spécialisée en assistance à maîtrise d’ouvrage et architecture commerciale.

Au cours du développement de DELTA PROCESS, nous avons créé une première solution : TADEO.
C’est une solution qui permet l’aménagement du poste de travail d’agents malentendants ou sourds, et qui leur permet ainsi d’être totalement autonome dans leur communication autant en interne qu’en externe (webinaire, visio-conférence, appels sortants, entrants). Ce service permet de faire tomber la barrière de communication.

Aujourd’hui, on équipe plus de 1 000 postes de travail sur le territoire.

Au fur et à mesure les salariés nous ont fait des retours sur les équipes en poste. Ils nous ont rapporté que lorsqu’ils sortaient de leur cadre professionnel, il y avait un véritable manque d’accessibilité. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de lancer ACCEO en 2012 pour permettre à tout établissement, public ou privé, de se rendre accessible. L’application Acceo est gratuitement téléchargeable pour les personnes sourdes ou malentendantes. Dans l’application Acceo, elles accèdent à l’ensemble de nos établissements équipés et à 3 prestations au choix : la transcription, la visio-interprétation en Langue des signes française ou encore le visio-codage LPC.

On s’est spécialisé dans la surdité mais on a toujours eu cette ADN de se lancer dans tout type de handicap. On essaye de lancer ce sujet sur le devant de la scène et ainsi de faire tomber les barrières.

On a décidé de créer nos propres plateformes, pour ne pas avoir de sous-traitance et pour pouvoir répondre au plus vite aux attentes des personnes sourdes ou malentendantes.

■ Acceo-Tadeo fait partie des membres historiques de l’AFPAPH, pourriez-vous nous parler de l’évolution ou des grandes étapes qui ont fait avancer l’association ?

Il y a eu plusieurs temps forts qui ont rythmé l’association. Les 10 premières années ont permis de créer un véritable socle et un partage d’expériences entre les membres. Par la suite, les changements de présidences ont apporté de nouveaux souffles : augmentation du nombre de membres, création de commissions…

Ce qui est intéressant dans le fait d’avoir créé des commissions, c’est que chaque membre peut intégrer la commission qui lui correspond et se spécialiser dans le domaine dans lequel il intervient.

Lorsqu’on exerce des métiers comme les nôtres, ce qui importe c’est la destination finale et derrière, il y a une belle signification humaine.

■ Quelle est votre vision de l’accessibilité numérique aujourd’hui ?

En termes de solutions, les entreprises sont prêtes et existantes. Le problème c’est qu’aujourd’hui, l’accessibilité numérique doit passer par plus d’informations, expliquer davantage et sensibiliser.

Pour cela, Il faut qu’il y ait des experts qui entourent les membres du gouvernement pour pouvoir apporter une complémentarité.

Il y a des professionnels dont c’est le métier, qui sont experts sur le sujet et qui ont déjà fait des analyses sur le terrain. Il est primordial de prendre en compte toutes les parties prenantes pour pouvoir proposer des solutions optimales et créer des lois optimales.

Pour que l’accessibilité numérique soit au cœur des débats, il faut rassembler des associations et mettre les gens autour de la table ou encore former les écoles de création de sites internet sur les normes relatives à l’inclusion numérique par exemple.